Derrière la pochette du Greatest Hits de Roman Generation

Ceux qui me connaissent le savent, j’ai passé une bonne partie de ma vie derrière un clavier à coder toutes sortes de choses, développer des systèmes, jouer avec de l’intelligence artificielle, des robots, des circuits…

Avant même les débuts de Roman Generation on se demandait quel était le sens de toutes ces productions “pop” ultra-formatées, avec ses codes, ses règles: la recette parfaite pour faire un hit. Fondamentalement, si il s’agissait de cuisine on parlerait de fast-food: le corps humain aime le sucre et le gras. C’est pareil pour la musique, il y a des recettes qui font que le cerveau machinalement va dire “c’est bon ça!” et s’enferme dans une certaine forme de confort.

Sort-on réellement grandi de l’écoute d’un album ultra-marketé ? Pas réellement, on a passé un bon moment, mais sans réelles surprises.

A l’époque des premiers albums de Roman Generation je disais a Romain pour rire que bientôt tout cela serait généré par une une IA, puisqu’il s’agit simplement de se conformer à des recettes.

2023, alors que le Greatest Hits des 10 ans de carrière de RG s’apprête à sortir nous y sommes: coup sur coup nous voyons apparaître Dall-E et son générateur d’images assez bluffantes puis ChatGPT qui arrive à tenir une conversation parfaitement crédible.

A quand le tour de la musique ? Soyons lucide, il ne s’agit plus que d’une question de temps, dans quelques mois nous verrons apparaître les premières IA capables de générer un hit.

Dans cette affaire quelle est la place de l’art ? Quelle place pour l’intelligence humaine ? La créativité est-elle toujours ce qui nous distingue des animaux et des machines ?

C’est ce que j’ai voulu illustrer avec la pochette de ce Greatest Hits, elle a été générée par Dall-E (celui là même): “A group of robot musicians in a recording studio”.

Pour moi c’est fondamentalement la question qui se pose: les IA peuvent désormais peindre, parler, faire de la musique mais quelle place pour la performance et l’émotion ?

La musique ça n’est pas une suite cohérente de fréquences, c’est un partage entre un artiste et son public, un artiste et tous les intervenants du secteur (l’assistant qui va poser un micro, l’ingé son qui travaille sur le mix, le roadie qui sort l’ampli du camion).